Nikon D750. Enfin.
Au début, j’ai cru à une blague. Quand mon interlocuteur a lâché d’un seul coup que Nikon préparait le lancement d’un nouveau reflex plein format, j’ai cru qu’il plaisantait. Quand il m’a dit le nom, j’ai éclaté de rire. Non, sans blague, vous voyez Nikon corp. sortir un nouveau reflex sur le segment plein format, alors que la marque jaune occupe déjà une position très enviable sur ce marché ? Oui, il faut voir les choses en face. Nikon a délogé son concurrent de toujours sur le marché du DSLR et pas qu’un peu. En un an, la tendance du marché s’est radicalement inversée et ne comptez pas sur moi pour jouer la carte de l’étonnement. D’ailleurs, il suffit d’ouvrir les yeux. Par exemple, dans les fosses des Vieilles Charrues, cet été, la marque jaune était nettement majoritaire. On peut palabrer pendant des heures, c’est un simple constat. Mais revenons à nos moutons, non seulement je n’aurais pas parié un kopek sur la sortie d’un reflex fullframe Nikon, mais en plus je n’aurais pas cru un instant qu’il puisse s’agir de lui. Lui ? Oui, lui, l’arlésienne des reflex, celui que des milliers de photographes ont espéré et qu’on n’attendait plus. Le successeur d’un boîtier mythique, du fils prodigue, d’un des meilleurs reflex que Nikon ait jamais réalisé, le merveilleux D700. C’est le premier reflex Nikon que j’ai eu en mains et ce jour-là j’ai compris pourquoi tant de photographes l’avaient choisi, lui, tant il était bon, tant il plaçait la barre si haut. Alors, pour oser proposer un candidat dans l’ordre de succession, j’imagine que le staff de chez Nikon y a réfléchi à deux fois, avant d’écrire les trois chiffres de son nom sur la liste des développements. Nikon D750.
• L’héritage d’un reflex mythique
Quand je l’ai vu, j’ai frissonné. J’avais donc sous les yeux Nikon D750, le successeur d’un boîtier mythique et j’ai murmuré toi, mon p’tit gars, t’as intérêt à assurer, parce que la barre est placée haut. Nikon D700, son capteur de 12mp, son AF ultra véloce, sa prise en main légère, son ergonomie parfaite. Tous les photographes qui ont eu le privilège de croiser sa route, de l’emmener sur le terrain vous le diront. C’était un boîtier dantesque, du calibre de D3s. Ce n’est pas pour rien que bon nombre d’utilisateurs de D700 n’ont pas franchi le pas, qu’ils n’ont pas changé leur boîtier pour autre chose. Nombre d’entre eux attendaient un signe et c’est vers eux que Nikon fait aujourd’hui cette proposition. Mais parlons de Nikon D750. Le boîtier est fin et l’ergonomie soignée autorise une prise en main aisée. Il est léger comme une plume, comment ont-ils réussi le prodige de concevoir un boîtier plus léger ET plus résistant à la fois ? Simple. Simple et coûteux. Nikon a utilisé de la fibre de carbone pour les parties frontales et centrales du boîtier, le reste est en alliage de magnésium. Résultat ? D750 est compact tout en dégageant un sentiment de solidité, de puissance et de polyvalence, on le sent capable d’aller sur tous les terrains, on va y revenir, mais arrêtons nous un moment sur les specs. Quelque chose me dit que ça va vous parler…
• D750. Un AF maousse costaud.
D750 embarque Expeed 4 qu’on ne présente plus. Il drive un capteur 24,3mp (quasiment à mi-chemin entre un D4s et un D810) et le premier élément extérieur qu’on remarque c’est qu’il est doté d’un écran orientable (en verre trempé). Et là vous me dites, quoi ? Un écran orientable sur un reflex pro, non mais sans blague ?! Quand vous l’aurez eu en main et que vous verrez ce qu’on peut en faire, tout le parti qu’on peut tirer d’un écran orientable, tant en photo qu’en vidéo, on en reparlera. Du côté des plages de sensibiltés, on peut tabler de 100 à 12800iso sur les sensibilités standards avec un petit bonus à 50 iso en basse sensibilité et 51200 en plage haute. Jusque là, tout va bien. C’est maintenant qu’on tend l’oreille, parce qu’on parle autofocus et là mes aïeux, Nikon envoit du lourd. Bien sûr D750 embarque les specs de ses grands frères, on a donc affaire à l’excellentissime AF 51 points de course, avec AF groupé et mode de mesure hautes lumières, comme D810. Il arrache 6,5vps en mode rafale, 3vps en mode Qc. Mais revenons à l’AF. Nikon D750 embarque un nouveau Multicam 3500 II et Nikon nous annonce, l’air de rien, un AF sensible jusqu’à -3IL et c’est là qu’on sort les kleenex, parce que si la promesse de Nikon est tenue, D750 pourrait s’avérer, au chapitre autofocus, meilleur que le reste de la gamme. Oui, meilleur que D4s aussi. Et là, on ne rigole plus. Mais le meilleur, finalement, reste à venir.
• Et avec ça qu’est-ce que ce sera ?
Stockage sur un double slot SD, normal quand on voit l’extrême compacité du boîtier, une visée supra claire 100% et le traitement Picture Control version 2.0 qui va ravir les amateurs de bidouille d’images. On n’aura même plus besoin de l’option clarté pour taper de l’ultra contraste hideux dans ses images, il est désormais intégré directement au boîtier ! Les amateurs de vidéo vont être comblés, non seulement D750 n’a plus rien à envier au reflex de la crèmerie d’en face mais en plus il embarque toutes les subtilités vidéo de Nikon D810. D’ailleurs entre nous, on est légitimement en droit de se demander ce qui reste à D810 ? Son capteur maousse de 36mp et les sous-définitions, absentes de D750. En revanche D750 propose (et je crois que c’est inédit sur un reflex Nikon) un menu entièrement dédié à la vidéo et un bouton i permettant d’accéder à tous les réglages. Que dire d’autre ? Que D750 est connecté, il embarque Wifi et pour le GPS c’est en option. En option aussi un nouveau grip MB-D16. Quant au prix, Nikon introduit D750 à 2199€ TTC. Quand on sait qu’on constate généralement un tassement sensible du prix annoncé en magasin, on devrait pouvoir trouver Nikon D750 autour de 2000€ pour Noël. Pour les pros qui récupèrent la TVA, ça signifie un reflex plein format à 1600€ net HT. Le parc de D700 devrait donc notablement évoluer.
• D750. J’en veux.
Inutile de vous dire que ce reflex donne furieusement envie. Sur ce coup-là, les équipiers de chez Nikon ont soigneusement préparé leur coup et je ne serais pas étonné que Nikon D750 marche glorieusement dans les pas de son illustre aîné. Voilà un reflex ultra polyvalent, talentueux dans nombre de domaines, qui va intéresser beaucoup de monde. Autant les photographes amateurs passionnés, utilisateurs de reflex APS-C qui hésitaient à passer au plein format, que les professionnels à la recherche d’un reflex léger et polyvalent capable de s’adapter au besoin, à tous les besoins. Sur du reportage, de l’événementiel, du spectacle, de l’animalier, de la street ou de l’audiovisuel, Nikon D750 va être à l’aise sur tous les terrains, notamment avec son AF ultra sensible, son capteur 24mp, sa plage iso très confortable. Seul bémol, je veux bien parier qu’il va faire de l’ombre, une ombre significative, à son aîné Nikon D810 sorti il y a peu. Avec une différence de prix de 1000€, Nikon D750 a un positionnement bien plus confortable que D810. Mais surtout, Nikon D750 risque de rencontrer un succès sans précédent car il est attendu, espéré, souhaité par de très nombreux photographes. Nikon D750 sera disponible en magasin à partir du 23 septembre. Et oui, sans l’ombre d’une hésitation, j’en veux un.
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